Saturday, August 20, 2016

Détraqueur, démon des temps modernes

Vous êtes des fois votre pire ennemi, et le pire c’est que vous ne vous rendez même pas compte !
J.K. Rowling, l’auteur du chef d’œuvre qui m’a vu grandir, inventa des créatures qu’elle appela détraqueurs. Un détraqueur a la capacité de se nourrir de la joie humaine provocant de la tristesse et du désespoir, c’est en pensant à sa dépression que l’auteure Britannique inventa une telle créature. Ça fait déjà presqu’une année que j’ai fait face à mes propres démons, mes détraqueurs, j’ai souffert de dépression.
La dépression, tout le monde en souffre selon la définition de la société, c’est un coup de bleu, une période ou quelque chose va mal, on éprouve de la peine, on ne veut parler à personne pendant quelques jours, jusqu’à ce que les choses s’arrangent ou qu’on décide de prendre notre vie en main, du moins, c’est ainsi que la majorité des gens la perçoit. Mais voilà, il y a plusieurs types de dépressions, et la définition que la société lui attribue souvent ignore les facettes dangereuses de cette maladie.
Il arrive que la dépression n’ait pas vraiment une raison apparente, ou qu’elle soit le résultat d’un mélange complexe d’expériences ayant laissé leurs impacts d’une manière un peu exagérée. Ça devient alors une peur de l’incertain, un dégout de la vie, ou une incapacité de voir la beauté en soi.
Le dégout de la vie, vous imaginez ? Imaginez-vous une phrase plus horrible que celle que vous venez de lire ? Vous êtes en vie et pourtant incapable de voir toutes ces belles opportunités qui vous sont offertes, vous êtes le plus naturellement possible incapable de le faire. Ou encore, l’incapacité de voir la beauté en soi, car dans une dépression croyez-moi, vous êtes la personne qui vous déteste le plus, vous n’arrivez pas à voir à quel point vos plus simples imperfections peuvent vous rendre spéciale, à quel point votre naturel charme votre entourage, à quel point en tant qu’être humain vous n’êtes que merveille.
S’enfermer dans sa chambre sous prétextes de migraines, de mal physique, refusant toutes les invitations qu’on reçoit pour sortir, perdre son appétit, souffrant de trouble du sommeil, la liste est longue et destructrice. Vous n’êtes plus cette personne gaie qui respire la joie de vivre. Et si vous êtes assez doués, personne ne pourra le remarquer, pourquoi laissez les autres le faire ? Ce n’est pas un appel en détresse cette dépression mais plutôt un déclencheur de jugement. Vous savez que de toute façon tout le monde s’en fiche, vous serez répertorié comme une personne qui n’apprécie pas la vie alors qu’elle semble avoir tout pour le faire, ou vous avez juste peur de décevoir ceux qui croient en vous, de les faire souffrir, alors qu’en réalité, vous n’allez que souffrir d’avantage. A présent, je regrette de ne pas avoir en parler, je sais qu’on aurait fait tout pour que je me sente mieux dès le début.
J’ai par contre eu une énorme chance, mes parents étant médecins, je n’ai pas été orientée vers la prise d’antidépresseurs, vous savez, ces pilules qui vous libèrent de toutes sortes d’émotions, les plus néfastes pour vous certes, mais aussi celles qui vous définissent et qui vous permettent de croquer la vie à plein dents comme vous le faisiez avant. Ma cure consistait en dieu, des lectures spirituelles, j’écrivais beaucoup également et ma musique m’a aidé aussi, elle m’aide toujours. Il me fallait trouver un moyen de définir le problème, de l’exprimer afin de l’éradiquer.
A présent, je n’ai pas honte de le raconter, de l’avouer, et c’est nettement mieux comme ça. Tant pis pour tous ceux qui diront que je fais partie des mauviettes, regardez dans la merveilleuse histoire de l’humanité, et vous verrez combien de personnes qu’on apprécie ont souffert de dépression. J’espère seulement une chose, ne jamais en souffrir dans l’avenir, j’en garde un très mauvais souvenir.
Si vous souffrez de dépression, vous ne pourrez clairement pas voir la vie comme il se doit, je ne vais pas vous demander de le faire. Si vous souffrez de dépression, dites-vous que vous n’êtes pas le premier et que vous ne serez surement pas le dernier. Néanmoins, vous avez sans doute un penchant vers les activités artistiques, caritatives … La dépression est souvent révélatrice de la créativité et de l’empathie se trouvant chez la personne qui en souffre à cause de son hypersensibilité. C’est le moment de vous découvrir, de vous aimer, car vous êtes en fin de compte le plus beau miracle que cette vie ait connu. Dieu vous a aimé en vous créant et en vous dotant de toutes vos belles qualités, pourquoi pas vous ?
Auteur : Faiza N

No comments:

Post a Comment